Samedi 23 mars 2024, le carnaval a fait son grand retour dans les rues pour juger Farcejaire
Comme chaque année, le Carnaval d’Eyragues annonce le printemps. Autant dire que l’événement orchestré par l’équipe de l’association Li Farcejaire d’Eirago était très attendu, samedi après-midi.
Les festivités ont en fait commencé la veille par le tout aussi traditionnel charivari, où les carnavaliers vêtus de rouge et blanc viennent à la rencontre des villageois qui ont ouvert leurs fenêtres pour les encourager et certains commerces restés ouverts leur avaient même préparé quelques victuailles. Un joyeux tintamarre a mis de l’ambiance dans le cœur du village, donnant le ton joyeux du rendez-vous du lendemain, avec son défilé haut en couleur.
Les incontournables « Nostradamuze » (Eyragues), et la batucada « Oumpack » (Avignon) ont ouvert le long cortège sur le thème des dessins animés, ce qui a inspiré couturières et associations (Li Farcejaire, Sian d’Irago, ACE danse, Danse passion, La MFR, le COF, la crèche La Cabrioleet la Micro-Crèche Les Oursons), a animé les places et ruelles.
Dans leurs jolis costumes, dont certains ont montré une grande imagination, petits et grands ont accompagné l’horrible Farcejaire sur son char.
Après un grand tour du village, l’infâme a été jugé par l’inénarrable Mario Nieto sur la place de la Libération, qui arborait, pour l’occasion, de magnifiques décorations en carton réalisées par des enfants lors des ateliers du Carnaval et de lumineux dessins par les écoliers.
Le pauvre n’a pas eu droit à un avocat. « Nous sommes ici pour juger ce minable, cette vermine, ce salopio et cette indigne Farcejaire qui a commis bien des méfaits à bien des égards. », a expliqué l’homme de loi avant de lui reprocher moult méfaits. « Tu n’as pas su tenir tes promesses, tu ne fais rien face aux souhaits de la population, tu ne bouges pas pour améliorer le sort des villageois, de nos aînés, des plus fragiles, de nos jeunes.. On t’accuse, monsieur Farcejaire, de ne pas punir, de ne pas inciter les propriétaires de chien à ramasser les excréments qu’ils laissent sur les trottoirs de notre village. On t’accuse, monsieur Farcejaire, du dérèglement climatique. Il y a des régions qui sont en manque d’eau et d’autres qui sont inondées. L’eau monte comme nos factures. On t’accuse, monsieur Farcejaire, de mettre le chaos dans notre pays. Notre pouvoir d’achat diminue encore et encore. L’électricité qui augmente. On t’accuse, monsieur Farcejaire, de nous avoir enlevé des personnes célèbres comme notre regretté Chacha Eyraguais, notre regretté Christian Vigne, André Jouve dit le bourre qui a œuvré pour le village et j’en oublie bien d’autres. Maintenant est venu le temps de dire ta prière. Ô toi Farcejaire qui nous regarde avec dédain, avec mépris et avec dégoût. Nous, carnavaliers, te jugeons coupables de tous les faits qui te sont reprochés. Tu seras brûlé sur le parvis du village pour toutes les fautes que tu as commises. Brûle ! Brûle ! et Brûle ! Farcejaire !”, a martelé l’intransigeant juge Niéto. Ce qui fut fait dans la foulée. Une grande farandole autour du brasier a clôturé le carnaval qui a mis du baume à tous les cœurs.
JLM
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