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Saint-Éloi 2023 à Eyragues : Un héritage vivant célébré avec passion

Article publié le dim 25 Juin 2023

Le village d’Eyragues a vibré au son des sabots et s’est laissé envoûté par la magie d’une tradition ancestrale lors de la célébration de la Saint-Éloi. La ferveur et l’engouement qui entourent cette fête, héritage du XVème siècle, sont palpables et témoignent de l’attachement profond des habitants à leur identité et patrimoine. Plongez dans la magie d’une fête où le terroir, les chevaux de labour et la passion se donnent rendez-vous.

La Saint-Éloi est une fête profondément enracinée dans la mémoire collective d’Eyragues. Elle remonte au XVème siècle et rend hommage au terroir, aux travailleurs de la terre et aux chevaux de labour. Au cœur de cette célébration, les chevaux « lourds », attachés en flèche à la charrette, se parent de harnais sarrasins, carapaçonnés et ornés de brides d’apparat, de couvertures brodées, de grelots et de magnifiques colliers sarrasins ou cuivrés. Un spectacle à couper le souffle qui évoque l’authenticité d’une époque révolue.

Samedi et dimanche derniers, la confrérie de Saint-Éloi d’Eyragues a accompli son devoir en honorant leur saint patron. Les festivités ont débuté le samedi matin avec une messe célébrée par le Père Lazare et le Père Jean-Luc au château de La Malgue. Cette sublime harmonie spirituelle a été suivie par le garnissage de la charrette avec des buis, des feuilles d’asperges, des chardons, des épis de blé et des fleurs en papier, un travail minutieux et précis transmis de génération en génération. La population est venue en nombre pour soutenir cet événement et a été chaleureusement accueillie avec un apéritif convivial. Vers 13h, les sociétaires ont partagé un repas, renforçant ainsi les liens qui les unissent.

Le point culminant de cette journée était le traditionnel essai dans le village. À 19h, devant des yeux ébahis et émus, les 16 magnifiques chevaux attelés à la charrette se sont élancés, donnant vie à un spectacle à couper le souffle. Les sabots résonnaient dans les rues, transportant les spectateurs présents dans un voyage hors du temps.

Le dimanche matin, dès l’aube, les Arlésiennes se préparaient avec une implication remarquable pour le défilé. Dans l’intimité de leur préparation, elles revêtaient leurs costumes traditionnels avec fierté, dévoilant le résultat de plusieurs heures de labeur. Pendant ce temps, les hommes s’apprêtaient à savourer un déjeuner à l’ancienne offert aux charretiers et à tous les bénévoles, rechargeant ainsi leurs énergies en vue d’une longue journée qui les attendait.

Au son des cloches de l’église, les membres de la confrérie, suivis des prieurs Julie et Nicolas Sauvée, Cindy Bouisson et Julien Dumas, les élus, les représentants des associations, le maire d’Eyragues Michel Gavanon, les villageois et le Père Jean-Luc Michel se sont rassemblés sur le parvis de l’église Saint-Maxime pour la traditionnelle grande messe. Pendant près d’une heure, l’histoire de Saint-Éloi a été contée dans une église comble, captivant l’attention de tous. Les cantiques, interprétés par quelques Eyraguais formant un chœur à quelques pas de l’autel, ont ajouté une dimension émouvante et spirituelle à ce moment partagé depuis des siècles. Les prieurs de cette année, épaulés par ceux de l’année précédente, ont orchestré l’entrée solennelle du Saint hors de l’église pour bénir la charrette, les chevaux et la procession. Ainsi bénis, le cortège a pris son envol. Les gardians, suivis de plusieurs charrettes, les Arlésiennes et la “Carreto Ramado” tractée par 51 chevaux, conduite par ses charretiers et accompagnée de fouetteurs au rythme endiablé, ont fait résonner leurs pas dans les rues étroites du village, offrant plusieurs passages mémorables aux spectateurs émerveillés.

La Saint-Éloi à Eyragues a encore une fois prouvé que cette tradition est bien vivante et chérie par les habitants. Sa pérennité témoigne de l’attachement indéfectible des Eyraguais à leur histoire, à leur culture et à leur identité. Une fête qui perpétue les valeurs et les traditions d’antan dans un monde en perpétuelle évolution.

*Un peu d’histoire

Qui est Saint-Éloi ?

Né vers 588 à  Chapelât dans le Limousin, « le bon saint Eloi » appartenait à une famille de paysans aisés qui travaillaient eux-mêmes leur domaine. Il laissa à l’un de ses frères le soin du domaine et entra comme apprenti orfèvre dans un atelier où l’on frappait la monnaie royale. Il était aussi habile dans les émaux que dans les ciselures d’or fin. Il  résida à Paris où il devint orfèvre royal, fonctionnaire de la Trésorerie royale et conseiller à la cour.  Lorsque Dagobert devint roi en 629, Eloi dirigea les ateliers monétaires du royaume franc qui se trouvaient à Paris sur le quai des Orfèvres et près de l’actuelle rue de la Monnaie.  Après la mort de Dagobert en 639, Eloi devint évêque de Noyon et de Tournai en 641. Il mourut en 660.

A Paris, une église lui est dédiée dans le quartier  des ferronniers d’art et des ébénistes.

On commémore le 25 juin la translation d’un de ses bras en la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1212.

Son habileté comme orfèvre le fit très tôt choisir comme saint patron par les orfèvres eux-mêmes, les métiers du fer, les maréchaux-ferrants et les maraîchers.

HISTOIRE DE LA CONFRÉRIE SAINT-ÉLOI D’EYRAGUES

La Confrérie de Saint-Eloi d’Eyragues aurait été fondée dans les années 1800. Depuis cette époque les Eyraguais garnissent une charrette avec du buis,  du blé, des chardons,  des asperges, et des fleurs de papier. Au début cette charrette était tirée par des mules et des mulets ; de nos jours une cinquantaine de chevaux de trait les ont remplacés. Les superbes garnitures de Saint-Eloi sont restées dans la tradition, comme l’écrit Frédéric Mistral : « les bridons à miroir, les licous ornés de plumes, les carapaçons de soie et le grand collier de Provence dont le chaperon pointu conjure le mauvais sort » ( N°182 de l’Aïoli).  Sans oublier la tortillade (gâteau en forme de couronne à la fleur d’oranger pour Eyragues),  les charretiers qui tiennent chacun leur cheval, les Arlésiennes dans leur beau costume, les fouetteurs qui font claquer leur fouet au-dessus de leur tête, les galoubets les tambourins, la musique ainsi que les cavaliers. Toute cette cavalcade s’en va dans  les rues du village. Aujourd’hui cette fête a lieu à Eyragues le dernier dimanche de juin.

*Source Musée d’Eyragues Témoignage & Patrimoine

Samedi 24 juin 2023

Journée de préparation

Dimanche 25 juin 2023

Jour du défilé

Rédigé par Jean-Louis MANIFACIER

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